Travail forcé dans la région Rhin/Neckar - un projet de l'école intégrée de Mannheim (IGMH)

 


Lieux du travail forcé
  Lieux de déportation     Nos projets  
Mannheim
Heiligkreuzsteinach
Ilvesheim
HD-Pleikartsförsterhof
Journal Ledoux
Leimen
HD-Kirchheim
Allgemein:
Startseite

 

Camp Heiligkreuzsteinach

 

   

 

Julien Leclère

 

Né à  Pexonne 1926

Travail forcé dans la forêt de Heiligkreuzsteinach

Baraque à côté du ruisseau de de l'église protestante

 

 

La déportation

On était raflé à Pexonne, je suis de Pexonne même. Pour nous de Pexonne le 7 novembre 1944 c'était déjà le deuxième rafle.
Le premier rafle c'était le 27 août et menait la plupart des hommes du village au camps de concentration.
Les autres, c'était pareil, dés réfugiés de Baccarat qui étaient à Pexonne, ceux de Neufmaisons, du même coin.Après un triage dans l'église de Pexonne on est parti. Puis on était enfermé une nuit dans les caves de l'école à Badonviller.

L'école de Badonviller.

Tous les hommes (peut-être 700) du transport d'Héming passaient une nuit dans les caves du bâtiment - au sol nu et sans toilettes.

 

Je suis un passant de cet histoire. J'habite ici à Badonviller à 50m de la prison où l'on était emprisonné. Tous les jours je passe là, je suis obligé d'en penser. C'était dans les caves de l'école. C'était la première station...
On voyait passer les soldats dans la rue qui nous gardaient.

On a pris le train à Héming, on a voyagé toute la nuit. On est arrivé à la gare de Heidelberg. Nous sommes arrivés  à Heidelberg le 11 novembre 1944.

En sortant de la gare des gens allemands ont demandé les soldats qui nous gardaient: "Qui sont cettes personnes?
Les soldats  ont repondu: "Des terroristes!" Et ils se sont moqués de nous.
Puis on est marché à la grande salle là et puis là on nous a mis dans les camions.
On a couché une nuit à Heidelberg, c'était une salle pleine de statues là, je ne sais pas comment ca s'appelle, on n'y était qu'une nuit. On est parti avec camion le soir...
On était une trentaine pour aller à Heiligkreuzsteinach.

 

La baraque à Heiligkreuzsteinach

 Le ruisseau était derrière, le ruisseau où l'on se lavait et où l'on faisait la linge.On allait à l'eau pour se laver. C'était une baraque fabriqué en bois avec des lits à étage. On était un sur l'autre. On faisait du feu, il y avait un fourneau.
Q: Est-ce qu'il y avait du contact avec la population?
Ah c'était difficile, on ne parlait pas l'allemand.
Il y avait juste un cordonnier là derrière, à côté du ruisseau. Il avait été prisonnier en France en 1914. Il parlait bien francais. Alors les copains allaient là-bas, puis ils le trichaient parce qu'ils faisaient marcher la radio pour avoir des nouvelles. Mais il fait savoir qu'on faisait ça.Oh, il était  gentil. Il habitait un peu en-dessous la baraque, un peu avant l'église protestante.
C'était au milieu du village...
Les dimanches on allait à la messe, dans l'église là-haut. Le curé de Heiligkreuzsteinach était content de nous voir comme nous étaient présents le dimanches entre le membres de sa
Et il disait: "Regardez ces Francais, ils on le besoin de venir tous les dimanches!“
Et c'était vrai: "Ils sont tous présent!"
Le curé, c'était un ancien, nous  beaucoup aidé et soutenu.

Aujourd'hui on n'est que cinq, tous les autres sont morts. J'avais mes deux frères et avec les autres j'ai du contact aussi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le travail dans la forêt

Nous avons travaillé dans la forêt, on travaillait durement. C'était dur, le froid aussi.
Q: Est-ce qu'on vous a donné des vêtements?
Ah non! Non rien. Mais quand même on n'avait même pas été malade. Non, personne n'a pas eu la grippe.

Q: Pour qui vous avez travaillé?
C'étaient les gardes forrestiers qui étaient autor de nous,c'était l'état surement.

Les gardes étaient plus ou moins..., je crois l'un s'appelait Sawasch(?), et un autre c'était un monsieur Sauter.  Ils n'étaient pas mauvais, mais...: „Allez travailler!“ On travaillait tous les jours sauf dimanche.

 

 

 

Le plus dur

Q: Est-ce qu'on avait du contact avec les autres Raonnais à ce temps?
Non, non, pas du tout. On ne savait rien d'eux. Il n'y avait pas que nous. On ne savait pas où ils étaient passés.
Et on n'avait pas rien su de la famille. C'était le plus dur quand on a 18 ans, c'était le plus dur. Moi j'avais mes deux frères, on était trois frères là.
Pour moi il faut dire: cela m'a trés marqué, c'est sûr.

 

 

 

Les repas

C'était une dame qui  faisait la cuisine. Elle aimait bien les plus jeunes cette dame-là, parce qu'il y avait quelques uns qui avait seize ans et demi. Alors elle les gantait, elle les aimait bien, les petits. Elle faisait la cuisine dans la baraque. Elle faisait le matin, le midi et le soir. A midi on restait à la forêt, on avait la gamelle.On faisait du feu, on faisait beaucoup de feu. Mais il fallait faire attention parce que les gardes ne le voulaient pas l'avoir. Parce que quand on faisait du feu cela faisait beaucoup de fumée, c'étaient des sapins...Alors les avions arrivaient..., c'était dangereux.
On allait rammasser des pommes de terre dans les champs, mais il n'y avait pas beaucoup. Il y en avait quand même des paysans qui ouvraient leur porte pour nous donner un petit peu, mais pas beaucoup.Il y en avait qui nous donnaient des fois une assiette de soupe...
Au Noel 1944 nous avons recu en plu de la ration quelques rondelle de saucisson et quelques pâtisseries.

 

La libération
Comme les Américains sont venus, on a cherché un paysan dans la rue qui monte à l'èglise catholique. Il nous emmena avec le cheval et la voiture...


J'ai retrouvé presque tout comme j'ai visité le village en 2001.

Après notre retour il a fallu vivre à Pexonne, un pays où il n'y avait plus d'hommes et toujours rencontres les femmes et des enfants des disparus. C'était très dur.

 

 

J'ai trouvé le lieu du logement à Heiligkreuzsteinach quand j'étais là avec M.Hellé au mois de juillet 2. A ce moment ils entrainaient de bâtir je ne sais pas quoi, mais il doit avoir la caserne des pompiers là. La baraque, ils s'entrainent de faire des travaux là pour un bâtiment.

 

 

Michel Colin

 

 


Né 1928 à Fenneviller, Cultivateur à Fenneviller

Travail forcé dans la forêt de Heiligkreuzsteinach
Baraque à côté du  ruisseau et de l'église protestante


Il était le plus jeune de ce commando.

 

 

Le rafle et le transport en Allemagne

On a travaillé pour l'entreprise Todt, et puis un jour ils ont dit: On va pour un rassemblement devant l'église de Pexonne. Alors tout le monde était devant l'église, ils nous on fait entrer dans l'église: Les hommes de 16 à 45 ans là, les autres et les plus jeunes là. Alors ils ont dit à ceux qui sortaient: Dites aux familles qu'ils ont deux heures pour apporter à manger pour 48 heures et des vêtements.
Le travail pour l'organisation Todt c'était de tranchées anti-chars, on faisait des tranchées anti-chars entre Pexonne et Vacqueville.
De plus les Allemands ont enlevé le bétail: il restait un vache par famille. Avant de partir en Allemagne on avait parti un troupeau à Cirey-sur-Vésouze, un troupeau de vache, c'était au mois d'octobre je crois. Et il est resté un vache par famille.
Q: Quand vous avez travaillé pour l'organisation Todt avait-y de la jeunesse hitlerienne là?
Non, c'étaient surtout des anciens. Ils étaient à l'école à Pexonne, l'organisation Todt, il y avait beaucoup.

Alors on avait travaillé pour l'organisation Todt pour faire des tranchées. Et puis ils ont dit qu'on devait aller  pour un rassemblement à Pexonne devant l'église. Puis ils nous ont fait entrer dans l'église, et puis à l'une côté: les hommes de 16 à 45 ans, les autres à l'autre côté. On a eu deux heures pour les parents qui nous apportaient des vivres et des vêtements. C'était gardé par les Feldgendarmes avec leur plaquette métallique...

 

 

Mon père est resté, il était plus âgé. Ils ont déporté tous les hommes de 16 à 45 de Fenneviller, tous les valides. On nous a réquisitionnés soi-disant pour faire des tranchées en Alsace et quand on a été là on nous a transportés en Allemagne.
On était, je crois, une quinzaine de Fennviller. J'avais 16 ans à l'époque, j'étais le plus jeune. De Fenneviller c'étaient encore trois, quatre avec moi à Heiligkreuzsteinach. J'étais le seul raflé de ma famille.

 

 

 

 

L'arrivée à Heidelberg

Q: Est-ce que vous souvenez l'arrivée à Heidelberg?
Oui, il y avait des prisonniers francais qui nous ont dit: „Si vous restez dans ce secteur c'est bien, nous ne sommes pas bombardés.“ Déjà en arrivant ils nous ont dit cela, déjà à la gare!
Et de la gare on a été convoyé, je ne sais plus, c'était un bâtiment public. On y a dormi la nuit sur des – de bois, en parenthèse: on y a rattrapé des poux
Nous sommes arrivés à la gare de Heidelberg, et puis on nous a logé dans une grande salle, je ne sais pas comment elle s'appelait. Ils nous attendaient parce qu'il y avait de la paille de bois pour faire se coucher.
Alors là ils ont demandé des gens pour travailler en agriculture, il y en a qui se sont présentés, et puis alors en forêt avec mon groupe. Nous sommes partis pour la forêt. Et puis les autres sont été dirigés pour l'industrie.

 

Le "Marstall"  à Heidelberg  où se passait le  triage, aujourd'hui  restaurant universitaire

 

Les vêtements

Q: Est-ce qu'on vous a donné des vêtements?
Mais les vêtements... on travaillait au bois et alors on n'avait pas aucune chose pour changer. Parce qu'on avait deux heures quand on avait été rammassé à l'église à Pexonne... nos parent avaient deux heures à nous apporter un chemise de rechange et un pantalon, alors on n'avait pas beaucoup. On déchirait le pantalon – il fallait toujours raccomoder... Avec un pantalon pour toujours il fallait toujours raccomoder et deux chemises!
Le garde forestier qui s'occupait de nous avait réussi de nous procurer  un pantalon. C'était fait, la toile était tissée avec des fibres avec du bois. Alors c'était très rigueux ça, cela grattait la peau. C'était plus tard, en fibres de bois. O ça grattait, c'était fait avec du bois.

 

Les gens du village

Q: Est-ce que vous avez eu de contact aux villageois?
C'est à dire: dans les magazin il n'avait plus... Il y avait un petit pont et le Schuhmacher (un cordonnier) était là, le temple était ici, et il y avait une petite place, et puis avec un magazin: Madame Reinig, un grand magazin -,  un grand magazin, mais il était vide
A l'autre côté il y avait un petit chemin qui montait ici vers l'église catholique..
Q: Vous n'avez pas travaillé dans les fermes?
Non. Les pommes de terre -, on était un peu payé, on a payé. Les dimanches on allait chercher un peu dans les fermes avec la musette, des pommes de terre comme ca. La population n'était pas hostile à notre regard, - sauf les jeunes, les "Hitlerjungen", ils étaient endoctrinés. Quand on montait au boches: Des pierres à côté! A oui, les jeunes étaient hostiles.
Q: C'était toujour la même ferme où on allait?
Non. On avait le droit de sortir, le dimanche on ne travaillait pas, on lavait notre linge, et on allait  trouver quelques pommes de terre dans les fermes on les achetait.
Q: Avait-il des contact à d'autres Vosgiens?
Oui, à Schönau, ce n'était pas loin, on passait un village... J'y étais deux fois pendant l'hivers, je me souviens.
A Heiligkreuzsteinach on avait un contact spécial: chez le "Schuhmacher", le cordonnier. C'était sur le bord du ruisseau...
Le cordonnier était très gentil, il était prisonnier en France dans la guerre de 14, il causait un peu le francais. Alors on allait le voir pour pouvoir causer avec lui.
Et il y avait un autre maison, je ne me souviens plus où on allait: Ils donnaient facilement des pommes de terre, des pommes. C'était en haut, on montait un peu. Un petit enfant, une femme, une fille. Ils étaient gentilles. Une petite ferme, il y avait trois vaches...
On montait, il y avait un temple en bas et l'église catholique qui était plus haut.
Q: Vous souvenez d`être allé à l'église?
Oui, souvent les dimanches. Mais le prêtre ne parlait pas le francais, on n'avait pas le contact avec lui...

Le travail dans la forêt

C'était en camion de Heidelberg, on venait à Heiligkreuzsteinach.

 

Nous, on travaillait dans la forêt. A la forêt nous étions deux groupes de 30. Le premier groupe était un petit peu vers Heidelberg à un village qui s'appelle Schönau. Et puis nous ont continué dix kilomètres de plus à Heiligkreuzsteinach.

De côté des Français il y avait un interprète. Celui qui nous commandait c'était un garde forestier allemand avec du, je ne sais pas s'il existe encore, ils avait du poil de ---, un chapeau de poil.
Je ne sais pas pour quelle organisation nous avons travaillé.On était commandé par un garde forestier, puis par deux chefs bûcherons. On coupait des pins pour faire des soutiens, de poteaux dans les mines; des morceau de deux mètres.

A cet hiver il est tombé une très forte couverture de neige,  on ne  pouvait plus travailler au bois. Et avec des pelles on allait dégager la route pour faire des passages vers les villages voisins. Il y avait un village qui s'appelait je crois, Lampenhain et puis un autre dont je ne me rappelle pas le nom. Il y avait un gros coup de neige qui durait environ trois semaines de 50 cm, - et avec des pelles on dégageait les routes.

Les souliers étaient des semelles en bois aussi. Et pas de chaussettes, on s'avait débrouillé avec ça que nous avions apporté, un peu de linge que nos parents nous avaient apporté quand on partait. Mais cela durait quand même.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le camp: une baraque à Heiligkreuzsteinach

A Heiligkreuzsteinach nous étions dans une baraque en bois qui était fait pour des prisonniers parce qu'il y avait des poteaux tout autour mais les barbelés n'étaient pas posés. Je ne sais pas si elle était déjà occupée. Et puis dedans il y avait des chalits en plusieurs étages. C'était vide quand nous sommes arrivés.
Aprés ils nous ont donné des paillasses en paille. Ils n'existaient pas encore, quand nous sont arrivés ils nous donnaient et on a rammassé la paille dans les sacs. Et deux couvertures.


Q: Les lits étaient neufs aussi?
Oui, ils étaient tout neufs.
 Il y avait un grand dortoir et puis il y avait de petites chambres: une pièce qui était pour la personne qui nous faisait la cuisine...et il y avait quelque
Sur les 30 on était bien 25  dans le grand dortoir. On avait une paillasse en paille de seigle.
On faisait du feu. On travaillait au bois. En descendant on rapportait un morceau de bois pour chauffer. Et là il y avait un poêle.

Le ruisseau n'était pas loin, quelques mètres
Tout les lits était là, là était la table où l'on mangeait. Et puis ici il y avait une dame qui faisait la cuisine.
Il y avait deux grandes tables, les lits étaient à côté.
Des fenêtres qui donnaient sur la place, à l'autre côté il n'avait pas de fenêtres.
La baraque n'avait pas de fondation, elle était élevée 40, 50 cm du sol avec des pierre en dessous qui portaient le plancher

La chose la plus dure
Q: Qu'est-ce qu'était la chose la plus dure?
Déjà la séparation de la famille. On n'a jamais été maltraité, c'était correct, ils criaient après nous, oui, bon.
Mais on n'a pas été maltraité, en tout, on n'a pas eu beaucoup à manger mais on n'a pas eu maltraité.
On était coupé de tout, on n'a jamais recu des lettres et on ne pouvait pas écrire

Q: Est-ce que vous avez visité une fois la région après?
Non, non.

 

 

L'alimentation

Q: Et cette femme qui faisait la cuisine?
Comment c'était? On n'était pas dans le club méditerrané! On avait souvent des navets ou des pommes de terre gelées.
Ce que je me souviens à l'époque là, c'est qu'on touchait par semaine un grand pain. Je pense que les civils n'avaient plus comme nous...C'était un grand pain carré pour la semaine. Pour la semaine avec le couteau on traçait au-dessus pour pas trop manger, pour arriver jusqu'à la fin de la semaine, pour ne pas aller trop vite dans le pain. Pour une personne un grand pain carré! Je ne sais plus qu'il pésait...
On allait chercher de l'eau dans le ruisseau, en hiver ca coulait fortement. On se lavait dans l'eau, ce n'était pas chaud,  ma foi, dans l'hiver.
Q: Qu'est-ce qu'on a fait les dimanches?
Les dimanches on n'allait pas dans la forêt. On lavait ce qu'on avait le linge dans la Steinach, le ruisseau qui était derrière de la baraque...On avait son linge...
Quelque fois on avait un contact avec le groupe qui était à Schönau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Souvenirs de Mme Frau Kohl, Heiligkreuzsteinach

 J’avais à ce temps 10 ans et je me souviens de deux jeunes qui venaient chez nous de cette baraque à Heiligkreuzsteinach.


Mes parents avaient une ferme dans ce village. Mon père était déjà mort, il est tombé au front le 1 août 1944... Ma mère avait dû faire tout le travail à le ferme avec nous, les enfants. Nous avons habité au bord du terrain de sport, - aujourd’hui la ferme n’existe plus, - et nous avons eu beaucoup de choses: des vaches, des cochons, des champs, des fruitiers... 

C’était plus ou moins normal au village que ces Français venaient souvent dans leur temps libre, donc le samedi, le dimanche et les soirs, ils étaient désignés pour les paysans divers pour les aider. Ils aimaient de faire cela parce qu’ils recevaient à manger quelque chose.
Alors chez nous venaient surtout deux Français, l‘un avec le prénom Jean, il était grand et blond, et l’autre André, qui était plus petit. Les noms de famille je ne sais pas. Souvent les samedis ils nous ont aidé, surtout pour faire du bois. Je me souviens que nous avons fait du bois de chêne au mont du „Köpfel“. Puis ils venaient aussi les soirs pour nettoyer l’étable. C’était le travail pour moi qui je devais faire et pour cela j’en était bien content.
Et puis ils sont partis avec du lait sous le jacquet. Tous les produits étaient contrôlés, il y avait la contrainte de livrer plus ou moins tout à l’etat... Nous avons eu de grands problèmes de leur donner du lait clandestinement. Et nous n’avons pas eu des récipients. Je me souviens que nous avons cherché partout des petites bouteilles, aussi quand elles étaient tout à fait sales nous les avons nettoyées. C’étaient des petites bouteilles pour peut-être un demi litre.
Ces hommes avaient des haillons aux pieds, pas de chaussettes. Parfois ma mère a donnés des chaussettes à eux.
La baraque était sous le régime d’un monsieur Sauer, et sa femme a fait la cuisine pour ces Français.
Dans la baraque il y avait deux poêles. J’étais une fois là-dedans, pour moi il ne semblait pas être froid là. Il y avait une grande chambre et quelques chambres petites avec des lits...
Le mois de décembre ils venaient une fois, c’était le Saint Nicolas, ils venaient un groupe de dix environ en costumes, quelques en costumes de diable. Je me souviens d’avoir eu du peur à ce moment là. Une telle coutume n'était pa connue chez nous.

Comme enfant je n’ai pas eu l’impression que c’étaient de travailleurs forcés à l’èpoque, c’est maintenant un peu étranger d’entendre qu’ils étaient raflés, contraints...


Julien Leclère nous a dit: Les deux Français chez la famille de Mme Kohl c'étaient Jean Mangeol et André Deveney, tous les deux sont morts.